ça me revient …

Un petit clin d’oeil dans le titre au blog de Christophe Guitton

Ce soir, je rentre dans la boulangerie pour prendre du pain pour le pti’ Dej’ de demain et le boulanger en guise de « bonsoir » me dit

  • « Hummm vous sentez bon l’amande et l’orange » …
  • « A ce point ? »
  • « Oui, vous sentez comme un biscuit »
  • « Vous ne croyez pas si bien dire, je suis entrain de confectionner les desserts de Noël »
  • « Rhôôô vous me faites concurrence ? »
  • « Meuh non, vous ne savez pas les faire ceux-là »
  • « Tiens donc et pourquoi, je ne sais pas les faire »
  • « Parce que ce sont des desserts catalans espagnols et andalous »
  • « Vu comme ça, vous avez gagné ^^ »
  • « Ah Ah !!! je le savais 😛 et c’est pour ça que je vous ai apporté un échantillon de chaque parfum, mais je ne pensais pas que vous me « sentiriez » avant la surprise »

J’ai laissé mes échantillons et j’ai pris mon pain. Demain, il me dira ce qu’il en pense et qui sait, peut-être qu’il voudra la recette pour les faire lui aussi ce serait chouette 🙂

Ce sont mes madeleines de Proust.

Fille et petite fille de réfugiés espagnols, je me suis élevée dans la culture « espagnole ». Pour les fêtes, notre maison se remplissait d’autres réfugiés qui étaient notre famille de déracinés. Pour Noël, les hérétiques que nous étions, fêtions en bons païens la fin de l’année dont nous, les enfants, étions les petites stars.

La semaine avant Noël, nous aidions ma grand-mère, ma mère et mon père à confectionner les desserts de Noël. Ma grand-mère faisait les pestiños, ma mère les mantecados et mon père les panellets.

Voilà plus de dix ans que nous n’avons plus fait ces desserts car ma mère, la mémoire de ces recettes a fait un reset de sa mémoire et a … perdu les notes papiers desdites recettes :'(.

Cette année, j’ai décidé d’essayer de ramener la mémoire familiale à la surface. Le W.E. dernier, j’ai fait des tests de pestiños et de mantecados. Les premiers ont reçu l’approbation des testeurs par contre les seconds quoique bons n’avaient rien à voir avec Proust 😉

Hier, j’ai refait les pestiños et aujourd’hui les panellets. Demain si j’ai le courage, je retenterai les mantecados. Mais, je suis heureuse car les deux finis sont réussis.

J’espère concrétiser le troisième car c’est aussi la madeleine de Proust de ma fille et elle aimerait que ça devienne celle de ses enfants.

Alors je vais recommencer et si je finis par les avoir demain, ils iront pour partie s’enfermer dans une boite en fer direction l’Allemagne pour la cousine qui elle aussi rêve d’en remanger comme lorsqu’elle était enfant.

8 commentaires sur “ça me revient …

  1. Ce que j’apprécie dans ce billet c’est le fait que tu sois restée très attachée à tes racines même si pou toi elles sont lointaines.
    Ta madeleine de Proust, je la comprends fort bien et trouve très bien que tu cherches à reproduire les saveurs de ton enfance au travers de pâtisseries catalanes et espagnoles. C’est une belle façon de rester attachée à ses origine et comprendre ce qu’est l’atavisme et l’attache à nos origines.
    Pour ma part, le Breton que je suis, a gardé des goûts et des odeurs des plats et gâteaux que ma grand-mère nous préparait pour les grands repas de famille.
    Je n’ai pas eu la chance la connaitre très longtemps car elle est partie alors que je n’avais que 5 ans mais ma maman avait gardé toutes ses recettes.
    Alors que nous étions enfants ou adolescents, ma mère nous faisait participer à la préparation de ces plats et gâteaux et nous en apprenait les recettes. Je les ai toutes notées et, désormais, c’est moi qui transmet à notre fils ces plats et bonnes chose bretonnes comme le kouign amann ou le kig-ha-farz., les crêpes bien sûr, la tarte aux pommes au caramel au beurre salé, le far breton ou les beignets à la pomme. Sans oublier le ragoût bigouden aux choux et lard. Tout cela forme ma Madeleine de Proust !
    Je te souhaite de retrouver un jour, à force de persévérance les mantecados de ton enfance.

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    1. Merci Yann, ça me rassure de croiser (même virtuellement 😉 ) des personnes qui ont également les valeurs de transmissions.0
      Perso, je trouve que le goût et les odeurs sont les souvenirs les plus tenaces qui réveillent en quelques secondes des milliers d’images.
      Le caramel au beurre salé, une bretonne m’a appris à le faire il y a plus de 20 ans et je continue de le faire chaque fois que les crêpes arrivent sur la table ^^. Quant à ton ragoût bigouden, je vais chercher car j’adore le choux :D.
      En parlant de crêpe, je suis une nullité pour les faire, j’ai un ami parisien d’origine bretonne comme toi et qui lui ne fait les galettes qu’avec la poêle en fonte de sa grand-mère … Et c’est une institutions car ses enfants et ses petits enfants, lui réclament les galettes de Mamgose (pardon c’est comme je l’entends)
      Pour les mantecados, j’ai reproduis une recette qui se rapproche de celle de mes souvenirs, simplement il y a du jus d’orange dedans et ce dernier modifie de trop la recette au palais. Pour autant, je me suis arrêtée là pour cette année :). J’ai noté en rouge plein de réflexions pour apporter des modifications l’an prochain :P.
      Du coup, il me reste à acheter un bon bidon d’huile d’olive de Provence et … aller à la poste envoyer un peu de souvenirs en boite.

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      1. Je suis Breton et non pas bretonne
        De plus le « Mamgose » que tu entends c’est Mam Goz ou Mam coz qui signifie grand-mère en breton.
        Je te joindrais bien une image humoristique de Man Coz mais je ne sais pas laisser d’images ou d’émoticones dans les commentaires.

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  2. une belle histoire qui ne déparerait pas avec ce que nous vivons…j’ai failli dire QUOTIDIENNEMENT mais j’ajouterai PRESQUE quotidiennement. Mon mari était pâtissier, son père l’était, notre fils aîné l’a été un temps. Ma maison sent bon, au moins une fois par semaine mais en ce moment de préparations des fêtes, c’est plus souvent qu’un jour par semaine ! 😀 Aujourd’hui, cuisson de pâte à chou. Notre petit-fils a passé sa commande, il veut des petits choux à la crème pâtissière pour le goûter de fin d’année (demain) au collège. Il a demandé au prof principal s’il pourrait les mettre au réfrigérateur entre le moment de la livraison et celui de la dégustation. Il nous fait rire ! Alors Jean travaille pour la quatrième génération des gourmands. Quant à nos relations avec le jeune boulanger du village, elle est excellente. Il a bien du courage et je ne voudrais pas être à la place de sa femme en ce moment. Je me souviens trop des galères de ces jours de décembre et janvier ! Ah qu’il est bon d’être une retraitée environnée de saveurs subtiles et gourmandes ! 😀 Chacun son tour. Tu as drôlement bien travaillé et tes aïeux doivent être fiers de toi. Il va y en avoir beaucoup qui se lécheront les babines en goûtant à tes gâteaux aux si jolis noms. Bisous

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