Louise d’Epinay, femme de lettres et pédagogue

La citation à l’accueil étant de cette dame, j’ai envie de vous en parler

Louise d'Épinay, femme de lettres et pédagogue

 

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Cliquer sur la photo pour accéder au blog d’Olivier Marchal dont elle est issue 

Née à Valenciennes en 1726 sous le patronyme de « Louise Florence Pétronille Tardieu d’Esclavelles ». Elle décèdera à Paris à l’âge de 57 ans.
Elle commence du mauvais pied sa vie. Pourtant, fille unique, chérie et adorée de son père, le baron d’Esclavelles, qui la trouvant précoce et éveillée met un point d’honneur à lui faire donner une bonne éducation, cependant le décès du baron alors que Louise n’a que 9 ans stoppe son éducation en plein vol. Elle en gardera des frustrations qui alimenteront toute sa vie son envie de se cultiver.
Sa mère se retrouve au décès de son mari dans une condition financière peu enviable qui l’oblige à quitter Paris pour retourner à Valenciennes. Elle confiera Louise à sa sœur. Cette dernière avait épousé monsieur de Bellegarde et lui donnera 6 enfants. Si monsieur de Bellegarde était un homme bon qui avait pris l’enfant en affection, il n’en fut pas de même de sa femme qui prenait ombrage de la facilité de sa nièce à apprendre en profitant simplement de l’éducation prodiguée à ses cousins. La tante supportait de plus en plus mal sa nièce et décida un beau jour, avec l’accord de la mère, de se débarrasser de la gamine et de la mettre au couvant où elle passa environ deux.
Entre Louise et Denis, le second fils de ses tuteurs, une idylle naquit, vite réprimandée par la tante et la mère. C’est à la mort de sa tutrice et avec l’accord de monsieur de Bellegarde que Louise put épouser son cousin Denis d’Epinay et ce malgré sa réputation de garçon volage. Elle avait à peine 19 ans.
Son mariage d’amour se transforma vite en cauchemar, car passé les premiers mois de « découverte », Denis repris sa vie libertine au grand dam de Louise. Cette dernière lui pardonnera tout … enfin presque, jusqu’à ce qu’il veuille un jour la prêter à un de ses potes de débauche. De leur union naquit d’abord un fils Louis-Joseph et puis une fille Françoise-Suzanne-Thérèse qui décèdera quelques mois plus tard.
Louise n’est pas heureuse dans son couple, elle « soigne sa mélancolie » en s’exilant dans le château de la Chevrette qu’avait acheté monsieur de Bellegarde et où il fit construire un théâtre pour qu’elle puisse se distraire. De son côté Denis, le flambeur, dilapidait la fortune de papa avec sa maîtresse et la sœur de celle-ci les demoiselles De Verrières … à tel point que beau-papa pria sa belle-fille de demander la séparation de bien d’avec David. Ce qu’elle fit en 1749.
Cette solution permit à Louise d’avoir une certaine indépendance. Elle put ainsi, enfin élever ses enfants comme elle le souhaitait.

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Pendant cette époque elle aura un amant Dupin Francueil, mais il se révèlera finalement aussi volage que le mari… cependant grâce à lui elle fit une rencontre importante en la personne de J.J. Rousseau, c’est avec lui qu’elle discutera éducation et pédagogie et qu’en sortira son premier traité pédagogique. Cette amitié durera des années pendant lesquelles Louise aidera intellectuellement et pécuniairement Rousseau jusqu’à ce qu’une histoire d’amour entre la belle-sœur de Louise, Sophie d’Houdetot, et Rousseau ne mit le bazar dans cette relation…

 

 

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Cliquer sur la photo pour accéder au site jjRousseau.net  dont elle est issue

De sa relation avec Francueil naîtront deux enfants, une fille Angélique-Louise-Charlotte qui sera reconnue par Denis d’Epinay et Jean-Claude.
Après s’être fâchée avec Rousseau, elle se rapprochera de Grimm, qui sera pour elle un véritable ami et qui l’encouragera à s’instruire et surtout à avoir confiance en elle. C’est avec son aide qu’elle arrivera à se détacher à la fois de sa mère et de son Francueil. C’est également lui, qui prit en charge les biens de monsieur de Bellegarde et le protégera du train de vie dispendieux du fiston …

 

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C’est encouragée par Grimm, qu’elle écrira son premier roman autobiographique qui sera édité à titre posthume en 1818 et qui connaîtra un vif succès « l’Histoire de Madame de Montbrillant, sous-titrée Pseudo-Mémoires de Madame d’Epinay ».
Malgré les embuches rencontrées tout au long de sa vie, elle aura pu vivre entouré de gens de lettres et de philosophes. Elle laissera beaucoup de correspondance échangée avec des écrivains et/ou des philosophes éditées ou pas de son vivant. Elle publiera aussi des échanges avec sa fille établis en vue de l’éducation de sa petite fille.
Je pense que je n’ai pas tout dit sur elle et qu’il en reste encore des tonnes, mais peut-être vous donnerais-je l’envie d’en savoir plus 🙂

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Cliquer sur la photo pour accéder à Babelio et lire les critiques sur cet ouvrage

Après avoir lu les critiques sur Babelio, je suis tentée de lire ce livre.

Voir pour s’en convaincre le blog d’Olivier Marchal

 

 

 

 

11 commentaires sur “Louise d’Epinay, femme de lettres et pédagogue

    1. Merci Mélina, c’est très gentil, je vais de ce pas aller faire un tour chez toi.
      Je ne sais par quel miracle, mais j’ai plein de visites « d’inconnu(e)s » et ça me comble car je peux voir plein de blogs différents et c’est top

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  1. Super cet article sur cette Louise au caractère bien trempé et qui s’en sort bien pour l’époque ! Bon…quand on sait que Rousseau a abandonné ses 5 enfants, pour la pédagogie et pour toute autre chose, je ne lui aurais pas accordé ma confiance ni un quelconque crédit… Car si nous, ne l’avons appris que tardivement (pour beaucoup), à l’époque, ça devait se savoir scrogneugneu ! 😉 Enfin !
    Ton nouvel espace est lumineux et très accueillant, j’aime cette idée de passerelle et la citation de Louise d’Epinay est parfaite !
    Je passe de moins en moins sur les blogs mais je tenais à te laisser ces quelques mots car, les mois à venir vont être très difficiles et c’est presque un euphémisme… Je t’embrasse ma belle♥ Et hasta luego !

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    1. Gracias ma douce,
      En lisant tes mots sur Rousseau, ça me fait penser à la bronca qui s’est levée contre Cantat … Ce qu’il a fait est impardonnable, mais la justice a tranché… Beaucoup, jugent sévèrement son retour sur la scène et pourtant en même temps, ils lisent Rousseau ils admirent Daly encensent Picasso ou se prosternent devant Gauguin ou Rodin … Je me demande ce qu’il en serait, s’ils vivaient tous ici maintenant 😦

      je sais que rien n’est simple en ce bas monde et encore moins pour toi. Je te souhaite beaucoup de courage, mais je sais que tu n’en manques pas super nana

      un besote muy fuerte

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  2. Excellent billet sur cette femme qui s’est battue pour s’élever et qui a su bâtir autour d’elles des amitiés constructives tant financièrement que culturellement.
    Bien que malheureuse au niveau sentimental, elle a su compenser par cette volonté d’apprendre et de découvrir tout en restant libre.
    Une femme qui fait penser aux quelques femmes qui ouvrirent des salons à l’époque des Lumières.

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    1. Contente de te lire.
      Figure toi que tu as atterri dans les indésirables !!! c’est en cherchant comment répondre à un com, que j’ai vu ton commentaire et celui de Mélina coincés dans les indésirables … faudra que je sois attentive à ça

      Oui, ça a été une sacré bonne femme et si elle a pas été gâtée en amour, elle a pu s’épanouir bien plus ailleurs.
      En faisant l’article, j’ai lu que son siècle, le XVIIIe était aussi appelé le « siècle de la femme » … Je trouve que Louise d’ Épinay le matérialise très bien

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  3. je ne peux m’empêcher de penser que les « Louise » ont un sacré tempérament. J’en connais au moins 2 qui ne sont pas célèbres mais qui ont de l’énergie à revendre. Quelle vie que celle de ces femmes en ce temps-là ! Quoique, certaines de nos congénères ne manquent pas d’activité non plus ! 😀
    Effectivement, il y a pas mal de personnages que l’on nous a donnés en exemple pendant notre scolarité, qui sont encore cités avec bienveillance et qui auraient mérité d’être épinglés par un # pointé ! Ce n’était pas « la mode » !

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    1. Je ne suis pas toujours adepte du « hache tague » car c’est un peu une boite de pandore qui s’ouvre pour une bonne cause et se remplit d’un ramassis d’ordures, mais c’est le côté sombre du miroir …

      Aujourd’hui bon nombre de femmes sont des combattantes car elles sont nombreuses à être solo et elles se battent comme des lionnes pour élever leur progéniture … Parfois, j’ai l’impression que le monde tourne à l’envers et que les femmes sont encore plus démunies que par le passé …

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      1. De ton avis ! Autant j’ai été contente de voir certaines femmes relever la tête et oser crier la douleur qui était en elles depuis trop longtemps, autant j’ai été agacée par toutes ces grimaces et polémiques sur ce qui doit être considéré comme du harcèlement ou du compliment.
        Pour ma part, j’ai su me faire respecter, il y a eu 2 gifles bien assénées dans la jeunesse ( j’en ris encore !) qui ont appris à deux malotrus qu’ils faut se méfier des petites femmes. Pas besoin de mesurer 1,70 pour avoir du répondant ! Je vais avoir dans quelques jours 71 ans, je ne vais pas me priver à mon âge des sourires et des amabilités offerts par mes amis masculins aussi vieux que moi pouf certains ! 😂😂
        Chapeau à beaucoup de jeunes femmes qui se débrouillent comme des chefs ! En fait, j’ai eu de la chance. Mal placée pour juger celles qui n’en ont pas eu.

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      2. Je n’ai jamais eu de problème de respect avec mes collègues masculins. Peut-être est-ce dû un peu à ma carrure de pilier de rugby 😛 . J’ai toujours eu une petite bouche mais une grande g…le ^^ et surtout je n’ai jamais laissé passer quoique ce soit. Le premier écart a toujours donné de ma part, une réponse cinglante :). Après, il y a certaines attitudes de la part de la gente masculine, qui sont certes un peu lourdes, mais ce n’est pas pour autant du harcèlement …
        J’ai l’impression qu’actuellement on a une propension à traiter notre compagnon de pervers narcissique ou de harceleur dès que l’on est plus d’accord avec et c’est abuser car ce type de personnes existent et ce n’est pas la même limonade 🙂

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